Le verre volé

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Le verre volé - Coquillages "couteaux de plongée", bouillon de cèpes secs, olives noires

En allant au Verre volé je m’attendais à passer une soirée sympathique en buvant du bon vin et en mangeant des plats simples et bien exécutés.

En réalité, j’ai passé une excellente soirée en buvant du bon vin, certes, et en m’extasiant bouchée après bouchée sur des mets complexes et subtils, brillamment exécutés !

Le verre volé - Tataki de bonite de St Jean de Luz, shitakés marinés

Depuis un peu plus d’un an et demi, ce bar à vin, qui proposait déjà quelques charcuteries, s’est transformé en véritable restaurant. D’après ce que j’ai compris, les chefs s’y passent la main régulièrement, mais lorsque j’y étais c’est Takao Inazawa qui s’occupait de mitrailler la salle de raffinement et de précision culinaire.

Coquillages « couteaux de plongée », bouillon de cèpes, olives noires
De la délicatesse franche du collier ça existe ? Il faudrait inventer un mot, car ces couteaux légèrement fermes s’accommodaient avec entrain de leur bouillon, à la fois en retenue et affirmés. Un plat qui réveille.

Tataki de bonite de St Jean de Luz, shitakés marinés
Dans cet apparent joyeux bordel (voir photo ci-dessus), caché sous les salicornes craquantes et juteuses, se faufilait un poisson moelleux comme une caresse. On regrettera qu’il ne soit pas d’avantage grillé (un tataki étant une viande crue dont l’extérieur est saisi à feu vif), ce qui aurait développé un peu plus la complexité du poisson, mais je vous rassure l’assiette a été vidée, saucée, léchée.

Le verre volé - Boudin noir maison au lard de colonnata, poélée de petites sèches, maïs grillé et purée de piquillos

Boudin noir maison au lard de Colonnata, poêlée de petites sèches, maïs grillé et purée de piquillos
Le seul dérapage contrôlé de la soirée fut ce boudin trop salé et avec un lard un peu trop présent. Quel dommage, car les autres ingrédients dansaient le twist, entre ces sèches tendres et succulentes, le maïs apportant la douceur que relevait la purée de piquillos (un petit poivron), et surtout cette note végétale apportée par du bok choy (une variété de chou chinois) à peine cuit qui unifiait le plat et lui conférait toute son originalité.

J’ai également goûté
Beaucoup de choses… mais je me rappelle surtout d’un beignet de lotte croustillant et parfaitement cuit qui se prélassait dans un gaspacho coup de fouet.

Le verre volé - Calvados

Je sais que le verre volé est aussi un caviste, un bar à vin, et que je devrais vous parler des vins qui ont ponctué cette soirée… seulement, mon ami P. Zang Ô la Ciai (le célèbre musicien de mes vidéos) a gentiment offert une tournée de Calvados pour finir en beauté. Je l’en remercie sincèrement et je l’en tiens également pour responsable de m’avoir totalement fait oublier les bouteilles bues précédemment.

Le verre volé joue dans la cour des grands, et comme j’ai mangé beaucoup de soupe quand j’étais petit, mon mètre quatre-vingt-huit sera ravi de retourner oublier une ou deux bouteilles dans ce resto de haute volée.

Mise à jour du 1er octobre 2015

J’ai longtemps hésité à écrire cette mise à jour… chaque article de ce site n’est le reflet que d’un moment, et ça fait parti du jeu d’accepter qu’un avis gravé dans le pixel puisse évoluer avec le temps…

Si je vous dis ça c’est parce que depuis ma visite en 2013, mon ami P. Zang et moi avons eu quelques occasions de repasser au Verre Volé, pour y dîner ou simplement pour y acheter une bouteille. Et bien que le chef envoie toujours sa bonne humeur dans l’assiette, on ne peut pas en dire autant des serveurs, parfois simplement aigris, parfois carrément désobligeants et moqueurs… Au point où on se demande vraiment si en y retournant on passera une bonne soirée. Dommage.

Le verre volé
67 Rue de Lancry
75010 Paris, France
Tél. : 01 48 03 17 34
www.leverrevole.fr

Ouvert tous les jours de 12h30 à 14h30, puis de 19h30 à 22h30.

Compter aux alentours de 10€ l’entrée, 23€ le plat.