Fukutaro

la tortilla japonaise

Chaque nation a ses crêpes, pancakes, omelettes, blinis, tortillas, etc… Les Japonais ont les okonomyiaki. Cette spécialité d’Osaka à base d’œuf, de farine, d’un tubercule râpé (nagaimo), de bouillon dashi et de chou, peut être garnie d’une flopée d’ingrédients locaux. La sauce otafuku (une espèce de sauce barbecue) et de la mayonnaise japonaise recouvrent généreusement la galette.

En passant devant Fukutaro, on voit des gens qui font la queue (après avoir inscrit leurs noms sur une liste). Ce critère, et la fumée… je veux dire le fumet qui émanait de l’intérieur, me convainquit de commencer ici mon kuidaore

Fukutaro

Kuidaore
Ce mot japonais est la devise d’Osaka. Comme toujours, difficile de trouver une traduction fidèle de ce terme, mais ça donne quelque chose comme ça : « Manger jusqu’à tomber par terre »… dit poliment. Alors mangeons ! Ça sera donc un okonomiyaki à la poitrine de porc et sauce à l’ail et un negiyaki (petit frère de l’okonomyiaki, spécialité encore plus spéciale d’Osaka, qui contient une quantité de poireaux décuplés, et pas de sauce) aux crevettes.

Fukutaro

Comme je l’ai vite constaté, la serveuse l’a vite constaté, le cuistot avec un petit sourire à la serveuse l’a vite constaté et comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessus, le negiyaki était cramé. Si je n’avais pas vu d’autres plats un peu noircis, rapidement rafistolés par le cuisinier avec de la pâte fraîche, cet incident serait passé inaperçu. Cependant, la sensation d’avoir été traité en touriste étranger à la con me brosse dans le mauvais sens du poil de barbe. C’est donc ici, maintenant, que je serais censé cracher mon venin, noter la moindre petite faute prenant des proportions d’incident diplomatique, profiter de mon petit pouvoir mesquin de critique pour me venger de cet affront.

Mais je ne peux pas.

Fukutaro

Voyez-vous, ce negiyaki, certes un peu carbonisé sur le dessus, était délicieux. Et l’okonomiyaki qui suivit aussi. La pâte, entre une omelette et un pancake, était croustillante et moelleuse, juteuse et pleine de saveurs riches en umami. Les ingrédients étaient tous croquants, cuits à point et savoureux. Et l’ambiance au coude à coude, enfumée et bruyante m’a plongé, malgré le petit hic, dans une expérience authentique du Japon contemporain que j’ai inhalé avec délectation.

Si je n’avais pas retrouvé ces photos, il ne serait resté qu’un souvenir positif de cette expérience… Comme quoi, tout est relatif.

Fukutaro
3-17 2, Sennichimae, Chuo-ku
Osaka, Japon
2951.jp

Ouvert tous les jours.

Ce soir là, le prix par personne fut de 1140¥, soit environ 11,40€. (avec une bière)