La Bola Taberna

la taverne bouillote

La Bola Taberna - Cocido Madrileño

C’est difficile à croire avec l’hiver incroyablement doux qu’on a eu dans notre chère Gaule, mais lors de mon passage dans la péninsule ibérique en février, j’ai eu droit à une semaine froide et grise comme l’Espagne n’en connaît que rarement.

Cependant, comme je ne laisse jamais la météo me décourager, je décidais – avec mon fidèle compagnon de route Madrilène – que le temps était parfaitement adéquat pour se siffler un cocido madrileño dans les règles de l’art !

La Bola Taberna - Cocido Madrileño

Bien que, comme souvent, le meilleur cocido se trouve chez mama, en l’absence de mère nourricière dans les parages, nous nous contentâmes de La Bola Taberna, l’un des quelques lieux recommandés pour se réchauffer avec un authentique cocido madrileño.

La déco y est gentiment désuète, et pourrait presque ressembler à un chalet hongrois (c’est en tout cas mon intuition qui parle, car je n’ai jamais mis les pieds dans un chalet hongrois). Le serveur qui semble être là depuis quelques décennies, était discret et sympathique. Il n’a pas bronché quand nous avons demandé un cocido chacun, bien que je l’ai vu plus tard recommander à 3 personnes d’en partager 2, car « c’est beaucoup de nourriture »… oui c’est beaucoup.

La Bola Taberna - Cocido Madrileño

On vous apporte donc une cruche brûlante et le serveur verse une partie de son contenu sauvagement (mais sans faire une tâche) dans votre assiette remplie de vermicelles. La viande et les pois chiches, eux, restent bien au chaud dans la cruche, à consommer plus tard. Le bouillon était dense et complexe avec ses multiples parfums carnés. L’intensité de l’assaisonnement et l’émulsion d’une richesse presque exagérée me parlaient avec des voix de succubes, et caressaient mes entrailles asséchées par le froid extérieur. Les pâtes, complètement désintégrés, n’apportaient rien mais ne gênaient pas la vue pour autant.

La Bola Taberna - Cocido Madrileño

Ensuite, notre gentil serveur, revint faire usage de sa cruche, et vida porc, lard, chorizo, os et pois chiches, dans nos assiettes. Et comme pour nous mettre au défi, il revint avec une petite louche de choux rajoutée par dessus la montagne de protéines… Alors on attaque, on fait de notre mieux, mais on n’en vient pas à bout. Malheureusement, si le bouillon était tellement puissant, c’est que toutes ces viandes lui avaient donné tout ce qu’elles pouvaient. Ce qui restait donc d’arômes dans cette bidoche était confus. Rien de bien méchant, mais quand on se trouve avec une portion gargantuesque devant soit, la seule manière d’en venir à bout c’est avec de la variété, or dans ce cas précis, tout avait un peu le même goût sourd.

Je sais que c’est considéré comme un sacrilège pour beaucoup de Madrilènes de manger la viande avec le bouillon, mais je me demande si cela n’aurait pas permis de calmer un peu l’ardeur du liquide, tout en insufflant un peu de niaque à la barbaque. Quoiqu’il en soit, cette première expérience fut tout de même une réussite, car nous sommes repartis braver le froid la poitrine fière et la barbe haute !

La Bola Taberna
Calle Bola, 5
28013 Madrid, Espagne
Tél. : +34 915 47 69 30
www.labola.es

Ouvert tous les jours, sauf le dimanche soir. Premier service à 13h30, deuxième à 15h30, le soir de 20h30 à 23h.

Ce soir, le prix par personne fut d’environ 24€ (avec une bière pour moi, un verre de vin pour mon ami).