Suzuran

le ramen en long et en large

Lorsque j’ai fait mes recherches avant de partir au Japon, je suis tombé sur la description du buta kakuni (poitrine de porc marinée et braisée) et des tsuke soba (pâtes extra larges, presque autant que des lasagnes), toutes deux des spécialités de Suzuran. Rien que d’y repenser et mon ventre gargouille de bonheur… vraiment…

Comme souvent à Tokyo, les ramen sont proposés tsukemen, c’est à dire qu’au lieu d’avoir un bol de soupe remplit de nouilles, celles-ci sont servies froides avec un bouillon très intense dans lequel on les trempe avant de les slurper. À la fin du repas on peut demander que le bouillon soit allongé d’eau chaude pour le boire.

Les pâtes fraîches et faites sur place étaient divines. Je ne sais pas si la déontologie de l’ordre des professionnels de la cuisine autorise l’utilisation du terme al dente pour une création japonaise, mais il n’y a pas d’autre mot pour décrire l’extrême précision avec laquelle ces pâtes étaient cuites, leur donnant une texture lisse et caressante et un mordant à faire rougir un italien.

Le porc était servi froid, comme les pâtes, et j’avoue avoir été un peu déstabilisé par ce choix. Cependant sa manière de disparaître dans la bouche en laissant derrière lui une euphorie papillesque lui excusa largement son tempérament frileux.

Le bouillon était épicé et un peu pimenté, parfait contrepoint à la douceur des pâtes.

Je n’ai pas goûté aux ramens classiques de Suzuran, je ne doute pas une seconde qu’ils soient très bons, je serais même tenté de dire que j’en ai la certitude. Ce tsukemen, certes plus cher, était ce que j’ai mangé de plus raffiné dans un ramen. Il conservait néanmoins son essence rustique dans un cadre simple et convivial, avec le doux son des nouilles qui s’agitent du bol aux lèvres des autochtones.

Suzuran
3-7-5 Shibuya, Shibuya-ku
Tokyo, Japon

Ouvert tous les jours sauf le dimanche, de 11h30 à 15h30 et de 17h30 à 23h

Les prix varient entre 800¥ et 1550¥, celui-ci coûte 1450¥ (soit environ 14,50€).