Freddie’s Deli

pastrami cherche masseur

Freddie's Deli - Goodman, sandwich pastrami

Dans ce monde multi-culturel, polyglotte, globetrotteur, on trouve souvent les mêmes choses partout. Pourtant en ce qui concerne la gastronomie, les versions locales d’un plat étranger sont bien trop souvent lissées, standardisées ou adaptées aux goûts des autochtones. Ne me méprenez pas, la tradition n’a pas toujours que du bon, et c’est grâce à des mélanges culturels inspirés que nous pouvons manger aujourd’hui des banh mi (né du mélange franco-indochinois de l’époque coloniale) ou des tempura (créés par les Portugais, perfectionnés par les Japonais). Le pastrami servi dans les delis à New-York provient lui de l’immigration juive roumaine de la fin du 19e siècle, et le sandwich de pastrami est devenu emblématique de la cuisine new-yorkaise.

Mais en France, qui est pourtant sur le chemin entre la Roumanie et les États-Unis, le seul pastrami qu’on connait habituellement c’est celui de dinde, enveloppé dans du papier plastique dans la section halal/cacher du supermarché… Alors pour goûter à un vrai pastrami authentique de New-York, il y a désormais une alternative : Freddie’s Deli.

Freddie's Deli - Goodman, sandwich pastrami

L’histoire commence donc bien, les noms des sandwichs nous donnent la banane et la liste des ingrédients réveille l’appétit. On reviendra pour les spécialités folkloriques de la maison, car aujourd’hui ça sera un Goodman pour moi : pastrami, cornichons, moutarde.

Un vrai pastrami n’est pas une chose à prendre à la légère : de la viande de bœuf (souvent du gîte) est salée dans de la saumure (plusieurs jours), puis marinée avec des épices (plusieurs jours), puis fumée et cuite à la vapeur. C’est probablement cette dernière étape qui aurait nécessité un peu plus de temps pour bien faire fondre le collagène de la bête, car si je n’ai rien à dire sur le goût de ce sandwich qui fleurait bon l’air de Manhattan, en revanche les fines tranches rosées nécessitaient motivation et mâchoires entrainées à la gym suédoise pour se laisser mastiquer convenablement…

Le coleslaw était respectable, avec des oignons, touche d’originalité dans le paysage gastronomique français où l’on rechigne en général à utiliser ails ou oignons crus. Mais est-ce que celui-ci vaut la peine qu’on passe une journée sans baisers ? Pas si sûr.

Je ne cache pas ma déception sur ce deli qui, s’il m’a bien replongé dans les saveurs authentiques de mon dernier voyage à New-York, n’a pas réussi à me convaincre d’un certain je-ne-sais-quoi (comme disent les américains) qui le hisserait au delà d’un simple point de rencontre pour expats nostalgiques. Je repasserai quand même pour voir si le Freddie From Philly (fines tranches d’entrecôte, légumes grillés, fromage), le Titz « Reuben » Wich (pastrami, fromage, choucroute, sauce 1000 îles) ou le Olé Moly (porc, guacamole, fromage au piment, crudités) arrivent à me séduire d’avantage.

Freddie’s Deli
22 rue Crespin du Gast
75011 Paris, France
Tél. : 01.84.16.33.75
www.freddiesdeli.com

Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 22h.

Ce midi, le prix du menu (sandwich, coleslaw, boisson) fut de 13€ par personne.