Sayonara Nihon

Au revoir Japon

Et voilà, c’est fini. Me revoilà à Paris, dans ma gastronomie française inscrite au patrimoine immatériel…

Bien que j’ai égrainé les articles sur le Japon avec parcimonie, plusieurs mois se sont déjà écoulés depuis mon retour. Une nostalgie bouleversante hante mon palais. Ponctuellement oubliée par telle ou telle délicatesse gustative, elle revient quotidiennement me remémorer les saveurs et les odeurs de ce voyage.

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Il y a bien des choses à dire sur le Japon, certaines qui touchent à la gastronomie, d’autres non. Il est évident que chaque pays a ses défauts et il serait naïf d’idéaliser une nation aussi radicalement différente que celle-ci… Pourtant je me sens naïf. En tant que touriste, en tant qu’étranger (gaijin), on ne peut capter qu’une bribe de la complexité japonaise. Mais cette bribe est envoûtante, enivrante, cette bribe présage d’une étendue poétique qui laisse une trace indélébile.

Comment conclure cette série d’articles ? Parler du thon rouge et son extinction à venir ; les emballages japonais, soignés, complexes et si peu écologiques ; la gentillesse et la politesse peu comprise à l’étranger ; mais surtout la maîtrise, le savoir-faire, le dévouement à la gastronomie (entre autres), sans cesse emprunt à la tradition et à l’innovation, la fierté de présenter un bol rempli de soupe et de nouilles, un peu de poisson cru sur du riz, un légume de saison légèrement frit, jamais parfait mais s’en approchant toujours au maximum.

Non. Les émotions qu’a suscité en moi ce pays, je ne peux pas les transmettre à travers une suite de points, car il n’existe que des points de suspension.

Alors je poursuis le voyage, tous les jours, en m’inspirant de ce que j’ai vécu là-bas. En essayant de progresser dans mon éducation culinaire, de parfaire mon palais autant que possible, de continuer à cuisiner avec attention, de manger avec curiosité, et d’écrire sur cette chose qui me passionne, l’art de la bouche. Tendre humblement vers la perfection en ayant bien conscience qu’elle est inatteignable.

En attendant d’y retourner… vite…